L’intelligence collective, un outil à double tranchant : les 6 règles pour en tirer le meilleur parti.

L'intelligence collective au sein des organisations peut constituer un levier essentiel d’une performance durable. À condition de suivre certaines règles.

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Nombreuses sont les entreprises qui s’efforcent de développer l’intelligence collective, comme un levier essentiel d’une performance durable.

L’idée sous-jacente est la suivante :

  • On est plus fort et plus intelligent en mettant en commun les talents, la diversité, les connaissances, les expériences individuelles.
  • Il est plus efficace d’élaborer des projets ou prendre des décisions en privilégiant une approche ( bottom Up) qui s’appuie sur la multitude plutôt que sur un groupe d’experts (Top Down). Pour prendre en compte très tôt et de façon systématique la diversité des situations, pour susciter l’engagement du plus grand nombre, pour prendre les bonnes décisions à chaque étape avec l’adhésion de l’ensemble des acteurs.
  • Comme dit le proverbe : “Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin”.

Cet a priori relève du bon sens mais peut être tout à la fois confirmé ou contredit selon les exemples choisis. Prenons l’exemple d’internet et des réseaux sociaux, le meilleur et le pire se côtoient.

Intelligence collective et réseaux sociaux : le meilleur comme le pire.

Le pire

Les réseaux sociaux sont remplis de fils de discussion qui ne sont qu’un amoncellement d’opinions non organisées, non constructives, où déferlent trop souvent la haine et la bêtise.

Confronté à des opinions multiples, comment ne pas perdre le fil de ses idées ? La masse des avis des plus stupides l’emporte sur les idées les plus subtiles et conduit à la médiocratie.

À voir comment les fakes news se propagent sur la toile sans aucun contrôle, n’est-il pas permis, dans ces conditions de douter de l’intelligence collective ? Ne s’agit-il pas d’une régression évidente de la capacité d’une société à appréhender la réalité pour s’organiser et co-construire un futur meilleur ?

Les algorithmes qui gouvernent l’internet, dans les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les sites marchands, interprètent sans nuance nos envies et nos besoins. Ils conduisent à mettre devant nos yeux des contenus de plus en plus similaires, faciles d’accès, intellectuellement et émotionnellement les plus confortables. Les individus se retrouvent enfermés dans une bulle qui correspond à leurs goûts et qui conforte leurs croyances anciennes.

Paradoxalement, le “trop d’information” aboutit à “moins de réflexion” et cette inaptitude à trier les informations dans la masse limite l’horizon de la connaissance. La liberté offerte par internet de se connecter avec beaucoup d’individus partageant les mêmes centres d’intérêt ou les mêmes valeurs conduit aussi également au tribalisme ou chacun s’enferme et se conforme dans sa singularité.

Le meilleur

Les réseaux sociaux favorisent le contact et l’échange a une échelle planétaire. Ils peuvent se mettre au service des peuples opprimés dans leur aspiration à se défaire des dictatures. Ils jouent un rôle crucial lors de grandes catastrophes pour mettre en relation les individus et porter efficacement les secours. C’est également un moyen rapide et peu cher d’avoir un retour, un avis, ou une opinion sur un produit ou un service.

Wikipedia a été créé en 2001 et connait un succès collaboratif mondial grâce à la rédaction d’une encyclopédie par des millions d’internautes, de façon libre et totalement gratuite.

L’open source est une parfaite illustration de l’intelligence collective. Cette pratique a pris naissance dans le monde du logiciel, mais a inspiré et bousculé bien d’autres domaines. C’est la capacité à produire et maintenir des logiciels avec une efficacité supérieure à celle des logiciels propriétaires développés au sein d’entreprises. L’open source est une révolution qui a libéré la capacité à innover.

L’Open Data désigne des données auxquelles l’accès est public et libre de droit. Ces données sont agrégées grâce aux contributions de tous et offrent de nombreuses opportunités, à la portée de tous, pour étendre le savoir humain et créer de nouveaux produits et services.

Puisque le pire et le meilleur se côtoient, quels sont les ingrédients principaux pour une véritable intelligence collective ?

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6 ingrédients indispensables pour tirer parti de l’intelligence collective

1. Une communauté forte de sa diversité et riche en expertises

Il s’agit tout d’abord, sur un sujet donné, de savoir mobiliser une communauté riche et diverse en compétences et en expériences. Au sein d’une entreprise, il s’agit de faire travailler ensemble des profils très divers de façon transverse aux métiers et aux organisations. Mais une communauté peut également se constituer au delà des frontières de l’entreprise. L’intelligence collective invite à associer tous les acteurs d’un écosystème : clients, distributeurs, fournisseurs, universitaires, partenaires publics ou privés.

Au sein d’une entreprise, il s’agit de faire travailler ensemble des profils très divers de façon transverse aux métiers et aux organisations.

Mais la diversité des talents ne suffit pas pour autant. Il est essentiel que chacun des membres joue bien le jeu de la co-création et se mette au service de la collectivité : écoute, empathie, créativité, critique constructive, rigueur intellectuelle, souci de l’efficacité, etc. L’efficience des processus d’intelligence collective est également étroitement liée à la maturité relationnelle et l’ouverture du groupe qui la compose.

 

2. Un vrai projet porté par un effort de communication important

Il est important de donner du sens. La mobilisation des acteurs s’en nourrit. En l’absence de sens et d’une orientation claire, les actions ne peuvent se coordonner ni les efforts se conjuguer. C’est pourquoi il faut produire un effort important et régulier de communication  vis à vis de la communauté sollicitée. Une communication est efficace si elle précise une ambition, un cadre clair avec parfois des limites ou des interdits, ainsi que la gouvernance du projet que l’on engage, depuis l’exploration initiale du sujet jusqu’à la mise en oeuvre des décisions.

3. Une méthode

L’intelligence collective est au service d’un projet. Et aucun projet, quelle que soit sa durée ou le nombre de personnes qu’il mobilise ne peut se dérouler sans un minimum de méthode. Croyez vous que Wikipédia ou le développement de Linux se font sans règle aucune ni gouvernance ? Bien au contraire. L’organisation d’un brainstorming géant doit pouvoir être organisé pour pouvoir converger et déboucher sur des actions concrètes.

4. Une équipe d’animation expérimentée

Une communauté de grande taille nécessite d’être animée. Il faut constamment maintenir l’intérêt du participant et éviter que le soufflet ne retombe. Au fil de l’avancement du projet, il faut être en mesure d’informer quant à la progression et de fournir des inputs complémentaires pour maintenir l’engagement. Les contributions des participants doivent aller au-delà de l’étape initiale d’idéation. Des compétences d’animateur de communauté doivent donc être déployées pour tirer le meilleur parti du potentiel créatif de la communauté.

La qualité de cette animation aura une forte contribution sur la performance et les résultats du projet.

5. Une plateforme numérique

Aujourd’hui les nouveaux moyens de communication permettent en plus d’établir des connexions d’une incroyable diversité à travers le monde entier, et en s’y prenant de façon habile, on peut arriver rapidement à des productions d’idées innovantes d’une étonnante qualité.

L’utilisation d’une plateforme digitale apporte une puissance inégalable et favorise l’émergence d’idées plus riches et de manière plus rapide que les méthodes traditionnelles de brainstorming, et ce pour deux raisons majeures:

  • Elle permet de mobiliser des centaines, voire des milliers de personnes sans contraintes géographique ni de temps. Tout le monde à la possibilité de s’exprimer, où qu’il soit et quand il le souhaite. Cela permet de s’affranchir des organisations hiérarchiques ou des frontières culturelles.
  • Ce type de dispositif démultiplie les contributions. Chacun a la possibilité d’être acteur du changement et de pouvoir contribuer aux transformations. Les points de vue, les expériences ou le vécu exprimés par chacun vont encourager les réactions et faire appel à d’autres contributions. Engager un processus de co-création avec le support d’une plateforme collaborative a permet d’aller au fond des choses et de faire émerger de réelles innovations.

6. Un aller retour efficace entre réunions physiques et échanges virtuels

Il y a beaucoup de choses que le virtuel permet et que le physique ne permet pas et inversement.

Dans une réunion physique, le nombre de participants limite nécessairement la richesse et la diversité des échanges et la logistique une vraie difficulté. Les émotions et les frictions y sont plus vives avec tous les inconvénients qui vont avec. Celui qui parle le plus et le plus fort monopolise le débat et l’activité du groupe. Une réunion physique s’inscrit dans un espace temps par nature limité, ce qui est également une vraie contrainte que le virtuel ne connaît pas ou beaucoup moins.

Mais à l’inverse, les échanges y sont plus intenses et la créativité se nourrit de l’instantanéité des confrontations entre individus. Dans une réunion physique, les oppositions de point de vue s’expriment avec passion, parfois même bruyamment, et sont donc nécessairement prises en compte et approfondies alors qu’elles peuvent être plus plus discrètes et sous estimées dans une discussion virtuelle. Enfin, il faut reconnaître qu’il est de loin plus facile de faciliter et discipliner une réflexion au sein d’un groupe moins nombreux avec la présence physique d’un animateur. Quand il s’agit de co-construire au sein d’une communauté virtuelle, l’efficacité n’est pas forcément au rendez-vous. Les codes de modération et les pratiques d’animation restent à inventer.

Ainsi, pour que l’intelligence collective s’exprime le mieux, une bonne méthode repose sur une efficace combinaison des deux modes de collaboration, conciliant les avantages respectifs du présentiel et du virtuel.


En conclusion, face aux enjeux et aux profondes mutations auxquelles notre société et nos entreprises vont devoir faire face, l’intelligence collective est sans nul doute une approche qui va s’amplifier car la complexité des solutions à mettre en oeuvre va nécessiter la contribution de toutes les compétences. La prise de conscience sur la nécessité de faire évoluer nos modes de pensées et nos manières de faire, engendre l’envie de s’impliquer et de participer. Nous devons donc organiser et piloter ce nouveau mode d’expression qu’est l’intelligence collective.

 

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